PALESTINE : LE COMBAT DES SAMARITAINS
Un reportage de Gaël Turine / Memento pour ARTE Reportage
Abdallah Cohen est l’un des derniers Samaritains et il se marie dans quelques jours. Le film suit Abdallah dans cette étape importante de sa vie, car pour cette communauté menacée d’extinction, la création d’une famille est un événement majeur et largement célébré.
Descendants des tribus d’Israël, les Samaritains étaient plus d’un million il y a trois mille ans. Ils ne sont aujourd’hui plus que 850 individus. Ce groupe ethnique et religieux, majoritairement établi sur la montagne Gerizim proche de la ville de Naplouse en Cisjordanie, préserve ses traditions millénaires. Une autre petite partie de la communauté vit à Holon, dans les faubourgs de Tel Aviv.
Les Samaritains de Cisjordanie portent des prénoms arabes et des noms de famille juifs, parlent l’arabe et maîtrisent parfaitement l’hébreu. Ils pratiquent la religion samaritaine proche du Judaïsme tout en vivant dans le monde arabo-musulman des Territoires Palestiniens.
Bien qu’ils ne soient ni Arabes ni Israéliens, ni Juifs ni Musulmans, les Samaritains sont proches culturellement des deux nations enlisées dans un conflit interminable.
Ils ont fait de leur village un lieu de tolérance et de respect entre les deux communautés ennemies. Á l’image du bureau de Poste ou de l’usine de Tahine, le village samaritain est un acteur pour la paix.
Les Samaritains, qui ont survécu à une histoire tragique faite de guerres, de conversions religieuses, d’épidémies et de famines, revendiquent aujourd’hui une neutralité, indispensable pour la survie de leur communauté.
Seuls détenteurs dans la région des nationalités Israéliennes et Palestiniennes, les Samaritains se savent privilégiés car ce statut crée des opportunités impensables pour les Palestiniens. Abdallah l’a bien compris et la perspective du mariage et les futures responsabilités familiales qui l’accompagnent, le pousse à travailler en Israël tout en menant sa vie Palestine. Il souhaite s’inscrire dans une vie fidèle à la parabole du Bon Samaritain. Le film suit également deux de ses proches, l’un guide touristique palestinien, l’autre un colon juif activiste pour la paix. Ensemble, ils veulent croire et acter pour un futur meilleur.