RDC : Esther, l’espoir par les mots
Un documentaire de Marion TOUBOUL
Depuis trois décennies, l’Est de la République Démocratique du Congo est en proie à des conflits sanglants sur fond de ressources minières. Le pays regorge d'or, de diamants, de colbat, de coltan... autant de richesses qui attirent aussi bien la convoitise des pays voisins que les guerres. La jeunesse n’a rien connu d’autre que la violence, la corruption, l'injustice.
Alors que de nombreux jeunes sont tentés de prendre les armes, d’autres choisissent de résister à travers les mots. A Goma, capitale du Nord-Kivu, ils ont crée il y a 6 ans un collectif de jeunes slameurs : La Goma Slam Session.
Esther ABUMBA, 22 ans, est l’une de premières artistes slameuses du pays. Elle utilise le slam, une poésie libre qui se déclame en public, comme un outil thérapeutique. Dans ses textes, elle parle du conflit, aux portes de la ville, qui oppose l'armée congolaise à un groupe armé, le M23, soutenu par le Rwanda voisin, mais aussi de la condition des femmes. Dans le Nord-Kivu, le viol est encore une arme de guerre. Denis Mukwege, ce gynécologue congolais qui a obtenu le Prix Nobel de la Paix en 2018 pour son travail aux côtés des femmes victimes de viol, est l'une de ses sources d'inspiration. A travers la poésie, Esther ABUMBA rêve d'insuffler de l'espoir chez les nouvelles générations. Elle et les autres slameurs de la Goma Slam Session se relaient chaque semaine bénévolement dans les écoles de Goma pour initier les jeunes à l'art du slam. Ils ont déjà formé un millier de personnes.
Une co-production Memento et Arte GEIE
2025